Définition du concept de fidélité

Les instruments psychométriques ont pour but de quantifier les caractéristiques psychologiques. Comme tout instrument, les instruments psychométriques ne sont pas parfaits. En ce sens, les scores obtenus à l’aide d’un instrument psychométrique contiennent nécessairement une certaine part d’erreur. Heureusement, il est possible de quantifier la part d’erreur de chaque instrument. La notion de fidélité consiste essentiellement en l’estimation de cette erreur de mesure. La fidélité d’un instrument psychométrique représente le degré de précision et de constance de ses scores. La précision fait référence à la capacité à produire un score observé qui est le plus proche possible du score vrai de la personne évaluée. Quant à la constance, elle fait référence à l’obtention de résultats hautement similaires lorsqu’une personne est évaluée à l’aide du même instrument psychométrique à deux moments dans le temps. Ainsi, plus un instrument est fidèle, moins il contient d’erreur de mesure et donc plus le score observé (soit le résultat au test) est proche du score vrai de la personne évaluée (c’est à dire la vraie caractéristique de la personne, ou le score qui serait obtenu si le test était parfaitement précis).

Le concept de fidélité est intimement lié au calcul de l’erreur de mesure. Les principales méthodes d’estimation de la fidélité (équivalence, stabilité, homogénéité) et le calcul de l’erreur de mesure (incluant l’intervalle de confiance et l’erreur-type de mesure de la différence) sont élaborés dans les sections de cette rubrique.

Le coefficient de fidélité

Les trois méthodes d’estimation de la fidélité exposées sur ce site donnent lieu au calcul d’un coefficient. Ce coefficient varie toujours entre 0 et 1. Plus la valeur du coefficient se rapproche de 1, plus l’instrument est précis et inversement. Un coefficient de 1 traduirait donc une fidélité parfaite, c’est-à-dire que les scores obtenus seraient exactement le score vrai de la personne évaluée; il n’y aurait donc pas d’erreur de mesure (par exemple, dans le cas d’un test d’intelligence ayant une fidélité parfaite, le score d’un individu représenterait exactement son degré d’intelligence). Pour sa part, un coefficient de fidélité de 0,85, indiquerait que 85 % de la variance du score observé est attribuable au score vrai de la personne évaluée. Cela signifierait alors que 15 % de la variance du score observé est attribuable à l’erreur de mesure de l’instrument. On favorisera donc l’utilisation d’instruments dont les coefficients de fidélité sont le plus près de 1 possible. En pratique, on considère qu’un coefficient de 0,70 représente le seuil minimal afin de considérer la fidélité acceptable. Un coefficient atteignant 0,80 sera considéré satisfaisant et un coefficient supérieur à 0,90 sera jugé excellent. Cependant, le degré de fidélité acceptable devra être pondéré selon les finalités de l’évaluation et notamment en fonction du risque de préjudice pour la personne évaluée.

Les types d’estimation de la fidélité

Trois principales méthodes sont utilisées : la méthode d’équivalence (entre deux versions d’un même instrument psychométrique), la méthode de stabilité (dans le temps) et la méthode de cohérence interne (ou d’homogénéité des items). Ces méthodes diffèrent entre elles par les sources d’erreur de mesure qu’elles permettent de documenter.

Comme nous l’avons vu, la fidélité s’exprime par un coefficient dont la valeur minimale est de 0 et dont la valeur maximale est de 1. Soulignons que dans le cas de la méthode d’équivalence et de la méthode de stabilité, l’indice de fidélité est en fait un coefficient de corrélation (r). Par contre, la méthode de la cohérence interne (homogénéité) produit un coefficient spécifique, soit l’alpha de Cronbach (α) ou, dans le cas d’une échelle utilisant des items dichotomiques, le coefficient KR-20 (r). Ces méthodes ainsi que leur interprétation sont expliquées plus en détails dans les sections de cette rubrique.